Cette mobilisation lancée en décembre 2018 par quatre organisations (Notre Affaire à Tous, Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace, Oxfam France) a décidé de passer un cap en ce mois d’avril, suite à la présentation par le gouvernement français du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3). "Le contenu de ce plan est largement insuffisant : il ne protège pas efficacement, ni de façon juste, les populations exposées aux risques climatiques et ne garantit pas un financement à la hauteur des enjeux", explique le groupe d’action dans son dossier de presse.
Le recours porté au Conseil d’État comprend de nombreux aspects et vise principalement le PNACC-3, dont l’absence d’étude exhaustive des risques et des vulnérabilités, le manque de moyens financiers nécessaires à l’application des mesures du plan ou encore l’insuffisance des outils d’évaluation et de suivi du plan.
Un Grenoblois parmi les 14 demandeurs
Au total, dix personnes, accompagnées par les quatre organisations qui ont lancé la mobilisation, attaquent l’État en justice. Le grenoblois Jean-Jacques Bartholome en fait partie. Celui-ci a subi une importante vague de chaleur dans son logement mal isolé en août 2023. En situation de handicap moteur, il ne pouvait fermer ses volets ou accéder à son balcon. La température de son appartement avoisinait les 32°C.
Face à ces difficultés, l’homme de 68 ans a décidé de se mobiliser en médiatisant son quotidien et en interpellant son bailleur social, ce qui a permis le lancement de travaux dans son logement. Il est également engagé avec le collectif HandiCitoyens et le syndicat Locataires Ensemble pour que personne d’autre ne se retrouve dans sa situation.
À noter que c’est la première fois dans toute l’Union européenne que des sinistrés attaquent en justice l’État. L’objectif est "d’obtenir de la justice qu’elle contraigne l’État à renforcer immédiatement et significativement ses politiques d’adaptation au changement climatique".