En 2025, Grenoble participe pour la première fois au Veganuary (ndlr, mot-valise composé de vegan et de January), un défi mondial qui encourage l’adoption d’une alimentation 100 % végétale pendant le mois de janvier.
L’objectif est de sensibiliser aux enjeux environnementaux, éthiques et sanitaires liés à la consommation de produits d’origine animale.
Après Rouen, Grenoble décide de rejoindre officiellement ce mouvement. La ville s’engage ainsi à diffuser des informations sur l’alimentation végétale, soutenir la campagne de l’association L214, et mettre en place diverses actions locales : affiches informatives, partenariats avec des commerçants, ateliers pour découvrir les alternatives végétales… Cette initiative marque un tournant dans la politique de la ville, qui entend s’inscrire dans une transition alimentaire plus durable.
Ce défi, qui a vu le jour il y a plus de dix ans au Royaume-Uni, invite chaque année des millions de participants à bannir viande, poisson, produits laitiers et œufs de leur alimentation.
"Grenoble, ville pionnière, a fait le choix de s’engager de manière très active dans la transition vers l’alimentation végétale pour des raisons environnementales, sanitaires et éthiques. Je soutiens ainsi pleinement le Veganuary, dans sa volonté de végétalisme l’alimentation et donc de renoncer à tout ce qui favorise la réaction et l’extension d’élevages industriels et intensifs, afin de vivre ensemble, humains et animaux dans un monde éthique et soucieux de notre environnement commun. Notre niveau de civilisation nous oblige à être meilleurs pour les animaux et pour nous. Soyons le", affirme Sandra Krief (PA), adjointe à la ville de Grenoble, déléguée à la condition animale.
Cette vision, axée sur le respect des animaux et la préservation de l’environnement, fait d’ailleurs écho aux préoccupations d’une société de plus en plus soucieuse des conséquences de ses choix de consommation.
Un défi, mais pas sans obstacles
Cependant, cette initiative n’est pas sans soulever des interrogations. Bien que l’objectif soit louable, il convient de se demander si une telle transition alimentaire est réellement accessible à tous. Pour certains, l’adoption d’une alimentation végétale pendant un mois, voire au-delà, peut sembler irréaliste. Les préjugés sur une alimentation "vegan" trop coûteuse, difficile à préparer ou insipide restent tenaces. L’idée de cuisiner exclusivement à base de légumes et de céréales peut déstabiliser ceux qui n’ont pas l’habitude de diversifier leur alimentation.
Le défi est aussi perçu par certains comme une initiative trop "morale" et "élitiste". Si de nombreuses études mettent en lumière les bénéfices environnementaux et sanitaires d’un régime végétal, la transition vers une alimentation 100 % végétale reste complexe pour ceux qui vivent dans des contextes économiques plus précaires ou qui manquent d’accès à des produits frais et variés.
Les inégalités d’accès à une alimentation de qualité, ainsi que les habitudes alimentaires profondément ancrées, risquent de freiner le Veganuary.
Une initiative bénéfique ou trop contraignante ?
Le "Veganuary" est sans aucun doute une belle occasion de sensibiliser la population aux enjeux de l’alimentation végétale, en particulier pour les plus jeunes générations. Cependant, il serait naïf de penser que le défi puisse être relevé sans rencontrer de résistances culturelles et sociales. Manger végétal pendant 31 jours est une chose, mais instaurer une véritable révolution alimentaire en profondeur dans notre société en est une autre.