Elle est la 11e membre de la liste Grenoble en commun à en partir ou en être exclu depuis 2020. Avec 35 élus, Eric Piolle se retrouve avec la majorité la plus étroite dont un maire dispose dans une grande ville avec ce mode de scrutin. Avec cinq nouveaux départs sa majorité ne tiendrait plus qu’à une voix.
S’additionnant aux procédures judiciaires entre élus et entre le maire et son principal collaborateur ou avec les employés municipaux, cet amenuisement dangereux témoigne des difficultés d’Eric Piolle, après 10 ans d’un mandat commencé dans l’énergie et le sentiment de renouvellement.
Les difficultés financières réduisent considérablement les possibilités d’action de la ville et les Grenoblois ont intégré que l’augmentation massive des impôts n’avait rien résolu. La guerre entre la Métropole et la Ville que vient de relancer cette semaine dans le Dauphiné Libéré Yann Mongaburu, le candidat d’Eric Piolle battu à la présidence de la Métropole, donne l’impression d’une citadelle isolée et assiégée.
Le refus de la subvention de 2 millions d'euros proposée par Laurent Wauquiez pour installer des caméras de vidéo-protection dans la ville a également coupé les possibilités d’aides de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’assemblée des habitants du centre-ville le 11 avril, à laquelle participaient 200 Grenoblois sonne comme une nouvelle alerte pour la majorité : le mécontentement était quasi unanime et la colère monte face aux problématiques de vie quotidienne toujours pas résolus.
Dans ce contexte qu’il semble ne plus vouloir ou pouvoir maitriser, Eric Piolle use de sa méthode-refuge habituelle : participer à des polémiques. Nationales en soutenant Jean-Luc Mélenchon dans l’affaire de la conférence annulée à l’université de Lille. Locales en tweetant pour rappeler qu’il est "loin de l’obsession sécuritaire" alors que nombre de Grenoblois aspirent à la prise en compte de leur inquiétude.
A l’extérieur la gauche social-démocrate, composée d’une partie des exclus d’Eric Piolle menés par Pascal Clouaire et Hakim Sabri, de la gauche de terrain animée par Hakima Necib, une ex-adjointe de Michel Destot et des élus du PS qui oscillent entre l’alliance avec le successeur de Piolle ou l’autonomie, est en train de s’organiser et sera présente lors du prochain scrutin. Comme une extrême gauche associative déçue, menée par Bruno de Lescure, le président d’une union de quartier, auquel la municipalité a déclaré la guerre.
C’est un gâteau d’anniversaire qui ressemble à un champ de mines et laisse augurer une compétition assez ouverte pour le prochain scrutin municipal.