Près de Grenoble : deux chasseurs interpellés après la mort d'un aigle protégé

Près de Grenoble : deux chasseurs interpellés après la mort d'un aigle protégé

L'enquête a été rapide.

Le 24 février dernier, la dépouille d'une pygargue à queue blanche était découverte dans un vallon de l'Oisans. L'aigle protégée et née en captivité avait été tuée par balle.

Selon France 3, deux chasseurs ont été interpellés et placés en garde à vue ce mercredi. Des plumes prélevées sur le cadavre de l'aigle baptisée Morzine ont été retrouvées à leurs domiciles lors des perquisitions.

Les deux individus, membres d'une même famille, auraient illégalement tué deux chevreuils avant d'abattre la pygargue, qui avait été relâchée dans la nature en septembre dernier

Le parquet confirme la garde à vue durant laquelle les chasseurs ont reconnu les faits. Ils devraient être mis en examen ce jeudi, les deux trentenaires risquent jusqu'à 3 ans de prison et 150 000 euros d'amende pour ces faits de "destruction, détention et transport d'espèce protégée".

Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : "Pas une semaine ne passe sans qu’un rapace ne soit abattu en France, où ces espèces sont pourtant intégralement protégées. Et quand les auteurs sont identifiés, ils sont toujours titulaires du permis de chasse, ce qui interroge sur la qualité de leur formation. Seules des sanctions exemplaires suffisamment dissuasives permettront d’enrayer de tels actes de cruauté gratuite qui mettent en péril des efforts de conservation considérables".

Pour Jacques-Olivier Travers, responsable du programme de réintroduction des pygargues à queue blanche sur le bassin lémanique : "Laisser ce crime impuni aurait été un affront pour tous ceux qui se mobilisent afin de sauvegarder la biodiversité. Retrouver et punir les coupables, c’est aussi montrer aux enfants des écoles de Morzine que leur oiseau n’est pas mort impunément".