La sécurité, Wauquiez, il connait. Il la promeut dès qu'il le peut, notamment dans les trains de sa région ou encore dans les lycées. C'est justement sur cette question de la sécurisation des établissements du second degré que le président d'Auvergne-Rhône-Alpes faisait un point ce lundi. Et à en croire son discours, c'est "promesse tenue".
Dans le détail, 420 lycées sont aujourd'hui équipés d'un dispositif de sécurisation. À savoir de portiques de sécurité, de vidéoprotection ou encore d'une liaison établissement-commissariat par alarme. Un chiffre incontestablement important, qui permet de réaffirmer, une nouvelle fois, cet attachement de Laurent Wauquiez. "Le plan prévoit 54 millions d'euros d'investissement, ce qui fait plus du double de l'investissement de la Région Île-de-France", a promis le président d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui apprécie particulièrement tacler Paris et sa région. Et d'ajouter "la Région est de loin celle qui se préoccupe le plus de la sécurité de ses établissements et de ses enfants".
Et pour appuyer son engagement, Laurent Wauquiez avait invité divers directeurs d'établissements apparemment très satisfaits à témoigner.
Ombres au tableau
Mais en fin de conférence, le gestionnaire du lycée Magenta, à Villeurbanne, pose la première question. Il trouble quelque peu la version récitée par la Région lorsqu'il explique qu'il n'a toujours reçu aucune visite d'un officiel de la Région malgré un dossier déposé et un bilan de sécurité effectué. Et d'ajouter "à l'Éducation nationale, on n'a pas attendu la mise en place de portiques et de badges d'accès pour surveiller le décrochage scolaire", alors que Laurent Wauquiez s'était vanté un peu plus tôt des possibilités de surveillance offerte par ces dispositifs.
Agacé, le président d'Auvergne-Rhône-Alpes a préféré mettre en avant "les 150 dossiers en attente d'instruction pour l'installation d'un portique", estimant que "le chef d'établissement aurait mieux fait de se déplacer pour en parler plutôt que d'envoyer ses troupes".
La réalité des chiffres a également parlé. On est en réalité loin des 100 % d'établissements équipés, puisque la région compte 576 lycées publics et privés. Si l'on calcule bêtement le ratio, cela nous fait 73 %. Certes, l'année n'est pas terminée. Mais il parait malgré tout peu probable que l'intégralité du second degré soit équipée d'ici fin 2017, bien que Laurent Wauquiez ait rappelé cet objectif : "atteindre 100 % des établissements qui seront dans un plan de sécurisation".
Une fois le jeu des questions-réponses terminé, ce dernier a par ailleurs refusé les demandes d'interviews, arguant d'un emploi du temps serré. Il a ainsi préféré "envoyer ses troupes" répondre aux questions des journalistes et c'est ainsi Béatrice Berthoux, vice-président déléguée aux lycées qui s'y est collée. Nous lui avons donc redemandé si l'objectif était atteint. "Les trois-quarts des établissements sont équipés d'un dispositif de sécurité, donc on n'est quand même pas loin de l'objectif", a-t-elle assuré. Avant d'ajouter que, pour le lycée Magenta, elle allait "personnellement vérifier et faire en sorte que nous puissions répondre à sa demande très vite."
La Région s'est indéniablement penchée sur cette question comme elle l'avait prévu. Quant à savoir si la promesse est bien tenue, il semblerait que non. Néanmoins, l'investissement de Laurent Wauquiez lui aura permis d'obtenir une mention spéciale pour son Projet global de sécurité aux Trophée de la sécurité 2017 ainsi qu'une Marianne d'Or pour son action sur les lycées et les transports.