Comme nombre de Grenoblois ont pu le constater ce début de semaine, les températures montent dans la capitale des Alpes. Bien que le soleil soit souvent très attendu, il peut aussi être très dangereux. Afin d’éviter des drames dus à la chaleur, un plan canicule a été élaboré. Il se base sur les alertes météorologiques et chaque département à un seuil : "dans le Sud de la France, de par les habitudes, les modes de vie… Les gens sont plus tolérants à la chaleur que dans le Nord. Ils ont donc un seuil plus élevé", explique le docteur Bruno Morel, directeur délégué veille et alerte sanitaire. Une fois le seuil franchi, le département passe en vigilance orange.
Depuis la mise en place de ce plan canicule, en 2004, il a été activé toutes les années, sauf une, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour pouvoir prévenir les accidents dus à la chaleur, plusieurs mesures sont mises en place. À commencer par la prévention de la part de l’ARS : "il faut éviter de sortir l’après-midi, privilégier les activités sportives ou ludiques en matinée, en particulier pour les enfants, mais ça s’adresse à tous les âges. Il faut évidemment s’hydrater en buvant, mais aussi en se mouillant le visage et se protéger avec un chapeau. Le repos est aussi essentiel durant de fortes températures. Côté vêtements choisissez-les légers, clairs et amples. Pour les repas, il faut privilégier des aliments qui sont sources d’eau comme le melon ou la pastèque", recommande le docteur Anne Marie Durand, directrice de la santé publique. Elle ajoute aussi que pour les travailleurs en extérieurs, il est important d’essayer d’adapter son temps de travail aux températures : "Commencer plus tôt par exemple et prolonger la pause de l’après-midi".
Le docteur Anne Marie Durand attire aussi l’attention sur les plus vulnérables d’entre nous : "bien sûr, les enfants, les personnes âgées sont à protéger un peu plus, car ils sont plus fragiles. Mais pas seulement, ceux qui vivent seul sont aussi à surveiller, des communes demandent même l’inscription sur une liste à ces personnes. De cette façon, quelqu’un vient vérifier que la personne se porte bien".
La chaleur cible aussi les plus démunis qui ne bénéficie pas de logement : "encore une fois certaine communes ont pris des dispositions pour les personnes sans domicile fixe et ont installé des douches pendant la période estivale ou distribuent de l’eau", précise le médecin.
Il arrive parfois, même en faisant attention, de prendre une insolation. La directrice de la santé publique nous en donne les premiers symptômes pour pouvoir réagir rapidement : "lorsqu’un coup de chaud survient il amène un certain nombre signes : des nausées, des vertiges, être très rouge… La température peut monter jusqu’à 42°C, ce qui devient très dangereux et provoque des troubles de conscience, des malaises. Parfois si l’insolation n’est pas traitée à temps, elle peut même entraîner de l’épilepsie et le décès." Avant d’en arriver à des situations tragiques, le docteur recommande, dès les premiers signes, de refroidir le corps avec de l’eau et de faire boire la personne avant de la remettre aux mains des secours.
Santé Publique France aussi joue un rôle en matière de surveillance. En effet, il surveille et comptabilise les décès, les passages aux urgences, les appels à SOS médecin afin de voir l’évolution en fonction des températures. En cas de trop nombreux accidents dus à la canicule, l’offre de santé pourrait être saturée. Cela ne sait encore jamais produit, mais il existe déjà une alerte rouge, prévue dans le plan canicule, pour les conditions extrêmes.