l’occasion de la commission lycées de la Région Auvergne-Rhône-Alpes était évoquée la subvention de 20 000 euros à l’association Montanea, datée du 17 novembre dernier. Il était proposé aux conseillers régionaux de l’annuler pour mieux la revoter le 27 mars prochain via la commission lycées tenue par la vice-présidente Béatrice Berthoux.
Or, cette subvention est celle qui a provoqué l’affaire Gilles Chabert, président de la commission Montagne à la Région. Nos confrères d’Acteurs de l’Economie avaient révélé fin janvier des soupçons de prise illégale d’intérêt car Gilles Chabert, qui avait instruit ce dossier, était par ailleurs administrateur de ladite association Montanea.
Pour le moment, aucune enquête n’a été ouverte. L’élue du groupe RCES Corinne Morel-Darleux a récemment saisi le procureur de la République au titre de l’article 40.
Mais si la subvention est annulée puis revotée dans les règles, c’est-à-dire sans aucun aval, instruction ou intervention de Gilles Chabert, cela permettrait à la Région de sauver la tête de son Monsieur Montagne, qui cumulait également avec les postes de président du Syndicat national des moniteurs de ski et administrateur de la Compagnie des Alpes (un dernier siège qu’il a quitté depuis ndlr).
"Une pirouette de l’exécutif visant à dégager son Monsieur Montagne de toutes responsabilités. La manœuvre n’échappe cependant à personne", note le groupe Socialiste, Démocrate, Ecologiste et Apparentés présidé par Jean-François Debat qui évoque "un camouflage" de l'exécutif..
Dans l’entourage du président Laurent Wauquiez, on nie avoir fomenté un coup politique pour annuler la subvention polémique : "Comme indiquée dans la délibération de ce jour, il s’agit d’une erreur matérielle. Pour Montanea, il s’agissait de subventionner la tenue d’un salon (le Festival international des métiers de la montagne ndlr), et cela rentrait dans les compétences du pôle Lycées. On s’est douté que cela pourrait faire réagir l’opposition, mais ce genre d’erreur est déjà arrivé quelques fois, et à chaque fois il faut réaffecter car en attendant, la subvention n’est pas payée, et cela mettait Montanea dans une situation compliquée".