Imposer le français sur les chantiers : 10.000 euros d’amende en cas de non-respect

Le président de la Région se pose une fois de plus en défenseur de la langue française et du local.

Le chantier du lycée hôtelier de Saint-Chamond recevait ce lundi Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour le lancement de la clause Molière. Cette mesure, votée début février au Conseil Régional a été vivement critiquée. Concrètement, il est question d’interdire aux sociétés du BTP le recours à des travailleurs détachés ne parlant pas français sur les chantiers financés par la région.

 

Pour vérifier le respect du dispositif, une brigade de contrôle, composée de cinq agents à temps plein et appuyée d’une cinquantaine d’autres agents est mise en place. En cas de non-respect de la mesure, la Région pourra alors verbaliser les entreprises à hauteur de 10 000 euros.

 

L’élu Les Républicains a invité, dans une lettre, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve à "arrêter ce jeu de massacres des travailleurs détachés". Il explique que la "clause de maîtrise minimale de la langue française, imposant l’usage de notre langue sur un chantier public permet de garantir le respect des mesures de sécurité en vigueur, elles-mêmes rédigées en français". Le président de la région en profite également pour reprocher à l’État de "mettre des bâtons dans les roues aux élus locaux qui tentent de favoriser les entreprises locales".

 

Michel Delpuech, ancien préfet du Rhône avait déjà reproché à cette clause d’être "susceptible de créer une discrimination fondée sur la nationalité des entreprises candidates" et donc "contraire aux principes constitutionnels de liberté d’accès à la commande publique et d’égalité de traitement des candidats". Laurent Wauquiez avait alors réitéré son intention de ne céder que devant une décision de justice.