Voitures avec chauffeur de la Région : l’entourage de Wauquiez épinglé

Comme chacun le sait, le président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a, depuis son élection, endossé le costume de Monsieur Laveplusblanc.

Nul ne songerait à reprocher à Laurent Wauquiez d’avoir lancé une vaste chasse aux gaspillages. Interdiction formelle donc de reproduire l’épisode Farida Boudaoud et ses notes de taxis colossales lors de la présidence Queyranne.

Mais en nous plongeant dans les plannings de service des chauffeurs, nous avons déniché quelques utilisations que d’aucuns pourraient qualifier d’abusives.

 

En premier lieu, le cas de la vice-présidente aux Lycées Béatrice Berthoux qui utilise régulièrement une voiture et un chauffeur pour effectuer les 35 malheureux kilomètres entre son domicile de Limas et son bureau au siège de la Région à la Confluence. Que ses collègues qui habitent à plusieurs centaines de kilomètres de Lyon agissent de la sorte est plus logique. Ils profitent du temps de trajet (qui se calcule en heures) pour travailler dans la voiture.

 

Mais dans le cas de Béatrice Berthoux, on peut penser qu’elle pourrait utiliser sa propre voiture (ou sauter dans un train) ; cela éviterait à un chauffeur de la Région de faire deux allers-retours à chaque fois qu’elle se rend à son bureau. Peut-être faut-il voir là la raison qui l’a poussée à préférer la Région au Département. Lorsqu’elle était vice-présidente du Conseil départemental, c’est avec sa propre voiture qu’elle venait à Lyon.

 

Nous aurions en revanche mauvaise grâce à faire ce même reproche au premier vice-président Étienne Blanc (qui habite à la frontière suisse) ou à son collègue Éric Fournier qui, lui, réside à Chamonix.

 

Nos deux élus ont néanmoins quelques progrès à faire. Ils semblent ignorer qu’il existe à Lyon un réseau de transports en commun tout à fait performant. Cela éviterait par exemple à Étienne Blanc de recourir à une voiture et à un chauffeur lorsqu’il va de la Confluence à l’Hôtel du gouverneur ou au Cercle de l’Union place Bellecour. Dans un cas, il peut utiliser le métro qui le pose tout près, dans l’autre, il a le choix entre le métro ou la navette Presqu’île (rebaptisée S 91).

Éric Fournier, lui, semble ignorer que pour aller à la gare de la Part-Dieu, il existe un tramway direct. Quant à Florence Verney-Caron, on s’étonne qu’elle se croit obligée de faire appel à une voiture et un chauffeur pour aller de son domicile de Caluire à la gare.

 

Laurent Wauquiez gagnerait à passer un coup de fil à la sénatrice et présidente du Sytral Annie Guillemot pour qu’elle lui offre quelques plans du réseau des TCL. Voilà qui pourrait être utile à sa directrice de cabinet qui découvrirait que pour se rendre rue Royale (dans le 1er arrondissement) il existe une solution alternative à la voiture-chauffeur de la Région.

 

Autres handicapés des transports en commun, le directeur général des services (DGS) et le directeur adjoint (DGA). Le premier ignore probablement qu’il est très simple d’emprunter le tram pour aller du siège de la Confluence à la Chambre régionale des comptes située boulevard Vivier-Merle, dans le 3e arrondissement. Quant au second, on imagine sans peine qu’il aurait bien évidemment renoncé à la voiture-chauffeur s’il avait su que l’on peut facilement se rendre rue Moncey en tram ou en métro.

À défaut, l’un et l’autre pourraient d’ailleurs tout à fait utiliser la voiture de service que la Région met à leur disposition.